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Retour sur la mort d'un tyran

 
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Ganner Rhysode
Faites-le taire!


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Localisation: partout où les floodeurs auront besoin d'un guide

 MessagePosté le: Mar 10 Aoû 2010, 12:31    Sujet du message: Retour sur la mort d'un tyran Répondre en citant Back to top

Pièce à Conviction K23980
Date : 5ème jour après la Chute
Enregistrement trouvé dans un abri de fortune prés de la base Centrale de Brémol


Cela faisait trois jours que je n’avais pas bougé de mon trou, allongé dans la boue et le froid à guetter les allers et venue des vaisseaux de la base des Phoenix gris en contrebas. Je ne sens plus mes jambes et chaque mouvement me donne l’impression de charrier 2 énormes bouts de bois derrière moi. Les seuls moment de réconfort sont les sentinelles que je vois disparaitre au loin après leurs patrouille, l’un d’elle est même passée juste au dessus de mon abris, et la douce et chaude caresse de mon urine s’écoulant contre moi vers l’arrière de mon abris de pierres de branches et de feuille lentement établi au dos de cette colline surmontant la base.

Le dessein de ma présence ici me guide, m’apaise et m’aide à me concentrer sur la mire de mon fusil. Un Blaster Spartek mark8 monté sur glissière, le must du fusil de précision hystérian. Le parfait outil du tueur mais surtout l’instrument de la vengeance d’un peuple. Ou tout du moins de ceux qui peuvent comprendre. Pas comme ma mère et son pourceau de mari. Tu ne peux pas faire ça qu’elle m’a dit. Les brémolien ne luttent pas contre les tyrans en devenant des tireurs, des assassins. Mais qu'est ce qu'un tireur? Celui qui vise juste. Envie de tuer est un désir primaire. En ébauche dans le ventre maternel. Épanoui après la naissance : tuer son père! Et on me condamne? Pourquoi cette réprobation? Il faut une barrière d'inhibitions énorme pour que le désir de tuer soit réprimé. Tuer. Tuer. Les transpositions de ce désir constituent l'histoire de l'humanité. Chasse, guerre, arène politique et sportive, bourse, économie : l'inconscient de l'homme n'est qu'une panoplie de rivaux. Maîtres, adversaires, chefs, tyrans, concurrents, patrons, ils sont légion. Et tous à tuer! Quel travail que de canaliser cette pulsion! Je charge mon fusil. Une femme officier noire sort du bâtiment que je surveille.

La douceur de son visage me rappelle cette mère sur Vulture. Elle est sur le seuil d’une maison en ruine, le sceau à la main. Elle doit traverser la rue, passer par un portail; le seul puits qui n'est pas encore empoisonné se trouve au milieu d'un jardin que je surveille nuit et jour. La soif vous étrangle? Je vise. La femme qui traverse la rue tombe, la tête fracassée. Avez-vous des doutes? Pas moi. Je tire. Dès que la pensée de l'homme s'enlise dans le doute, ses convictions s'enlisent également. Comment peut-on viser ce qu'on veut tuer si on n'a pas les idées claires?

Et puis le voila qui arrive. Un homme élancé et sa cohorte d’assistants, Le « grand » Amiral Ganner Rhysode. Ce tyran qui nous a amené ici. Et dire que, il y a peu, j’aurais donné ma vie pour lui. Je dois le reconnaître, c’est grâce à lui que j’ai pu refaire ma vie dans cette galaxie. Si le peu qui restait du peuple hystérian est parvenu à passer le trou noir qui nous a mené ici, c’est parce qu’il avait su anticiper la débâcle de la confédération face aux firaxis et que son héroïsme lors de la dernière bataille nous avait donné de précieuse minutes pour évacuer.

Ma dernière sortie lors d’un déploiement sur Loneemard me revient soudainement à l’esprit. Cette mission, sous l'égide de l'Ensemble et baptisée Opération assurance, avait pour but de repérer et, si possible, de rapatrier des survivants du génocide Exodien réfugiés dans l’une des vallées de cette planète désertique, alors coincés entre les rebelles et l'armée d’Exod qui se livraient de furieux combats. Nous avions déjà effectué une partie du trajet quelques jours avant l'arrivée de l’amiral afin d’accompagner un diplomate envoyé par L’exilé en mission humanitaire et d’estimer la situation sécuritaire.

Je me revois encore dans le véhicule de tête, en compagnie de Ted que je côtoie depuis maintenant trois ans, je scrute l'horizon, à l'affût de tout mouvement suspect. L'adjudant donne le signal du départ. Nous savons que ce sera une longue journée et que nous devrons être sur nos gardes à chaque instant. Nous sommes armés jusqu'aux dents, casqués et sanglés dans des nos exosquelettes de combat. Ted et moi savons néanmoins que nous sommes en première ligne et que, s'il y a embuscade, il nous faudra nous sacrifier pour sauver celui que nous avons pour mission de protéger.

Le convoi roule depuis des heures, et rien ne vient perturber notre progression. L’amiral Rhysode effectue sa tournée comme prévu. Au détour d'une route que nous avons déjà empruntée, un minuscule village apparaît. Lors de notre visite précédente, nous avions été très bien accueillis par les villageois. Cette fois-ci, j'immobilise mon véhicule et ordonne au convoi de faire de même. Derrière, l'adjudant donne aussitôt l'ordre d'emprunter un itinéraire de contournement. Je suis inquiet. Nous n'avons emprunté cette route qu'une fois, et j'en ai retenu qu'une portion de plusieurs centaines de mètres est un lieu idéal pour une embuscade. Nous arrivons au tronçon redouté. La route est remblayée, donc surélevée par rapport au terrain environnant, et les camions y offrent une cible parfaite.

— Embuscade! Embuscade! Embuscade! Un homme touché!

Je hurle dans le micro. Dans un fracas de verre pulvérisé, un projectile a traversé le pare-brise et arraché la moitié du visage de Ted. Instinctivement, je fais pivoter mon véhicule de 90 degrés pour bloquer la route. Il me servira aussi d'écran. J'ouvre ma portière et plonge au sol. Un véritable déluge létal s'abat autour de moi. Je ne pense plus, je réagis. Armé d'un fusil d'assaut C-8, d'une veille mitraillette de 9 millimètres et de 4 pistolets blasters avec environ 500 coups, je dois faire face seul à un ennemi dont le nombre m'est inconnu pour le moment. Je suis au sol depuis deux minutes et je tire sans arrêt. Dans mon écouteur, une nouvelle me redonne espoir :

— Momo, j'ai réussi à rejoindre les forces de l’exilé. Ils ont des rapaces en manœuvre dans la région. Ils les envoient.

Seule ma C-8 a une portée suffisante pour riposter adéquatement. La mitraillette et mes blasters sont inutiles au-delà de 100 mètres et ne servent qu'à faire du bruit et à faire croire à l'ennemi que je ne suis pas seul. Ma réserve de munitions s'épuise rapidement. Je dois prendre un risque. Profitant d'une accalmie dans les tirs ennemis, je me lève d'un seul mouvement et plonge à l'intérieur du véhicule par la portière toujours ouverte. Je rafle tous les chargeurs de mon infortuné compagnon aussi vite que mes mains me le permettent. Je ressors aussi rapidement et m'accroupis au sol. Mes assaillants réagissent trop tard. Le camion est arrosé de dizaines de balles et de rayons d’énergie, mais en vain. J'ai repris ma position privilégiée derrière la roue avant.

La fusillade dure maintenant depuis 15 minutes. Soudain, je perçois un vrombissement lointain. Deux rapaces et une barge de débarquement foncent à pleine puissance vers nous. Les rapaces volent en parallèle à une altitude qui les met hors de portée des tirs au sol. Ils entreprennent une première reconnaissance, puis ils plongent vers le sol et attaquent en créant devant eux un immense nuage de poussière. Les survivants s'enfuient, effrayés par la puissance de feu de ces engins. Lorsqu'ils sont certains qu'il n'y a plus de riposte, les deux pilotes stabilisent leur appareil, en vol stationnaire au-dessus de la route, à une centaine de mètres devant la carcasse trouée de mon camion. Pendant ce temps, la barge restée en retrait vient se poser derrière moi. Les membres de mon unité suivent au pas de course et se ruent à ma rescousse.
Lors de la réunion d'après mission avec les enquêteurs de l’Ensemble, ceux-ci ont déclaré avoir recensé une trentaine de cadavres sur le terrain, dont trois seulement ont été tués par le tir des rapaces. Ils ont compté plus de 2 000 impacts de balles sur le véhicule de reconnaissance. C'est un miracle que je sois encore en vie.

Et il a fallut ensuite s’allier à Exod et attaquer nos alliés. Nos frères zélotes qui avaient su nous montrer la voie vers plus de grandeur en nous ouvrant les mystères du culte de l’exilé. Des millions de braves gens étaient morts dans les attaques. Ce traitre doit payer. A mort Ganner Rhysode. J’ajuste la mire. Je n’ai aucun doute. Je tire.

Fin de la transmission
_________________
Grand Amiral Décédé

Réincarné en dieu du flood
 
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