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Souvenirs de guerres

 
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Melak
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 MessagePosté le: Mer 20 Juin 2007, 20:22    Sujet du message: Souvenirs de guerres Répondre en citant Back to top

C'est l'histoire d'un mec, dans notre galaxie, il n'y a pas très longtemps.

"Satané synthétiseur… J'peux pu rien boire… Si j'viens dans c'bar, c'est juste pour apprécier la compagnie d'gens comme vous… comme moi. Et puis les danseuses sont pas mal non plus."

Maroon faisait tourner en verre vide entre ses mains. Comme un rituel, cela semblait lui permettre de se souvenir de son passé, de ces temps où il venait un soir sur deux, après une longue journée de travail à l'usine. Il venait au "Cascada Denk" pour s'hydrater, comme il aimait dire. En arrivant, il saluait toujours le barman –faut dire qu'ils étaient devenus amis au vu de l'ancienneté de ce petit loisir- et s'accoudait au comptoir. Il commandait sa bière de kanza, avec beaucoup de mousse, puis se tournait vers l'estrade en attendant sa boisson. Le groupe était bon et la musique sympa. ("Et puis les danseuses sont pas mal non plus.") Il aimait à les écouter -et regarder les danseuses- en buvant sa bière fraiche. Pendant les pauses du groupe, il trouvait toujours quelqu'un avec qui discuter de choses et d'autres comme de son travail, des danseuses et de leurs tenues sexy, de la dernière guerre civile à laquelle il avait participé. "Engagez vous. Venez vous battre pour vos droits et votre liberté, qu'ils disaient les r'cruteurs. Tu parles ! Maintenant tout c'que j'ai l'droit c'est d'travailler les trois quarts de la journée dans c't'usine qui va m'tuer. J'ai la liberté d'aller pisser quand j'veux quand j'travaille du moment que ça m'prend pas plus d'une microte pour éviter d'baisser mon rendement." Il appréciait aussi de faire une partie de pazaak de temps en temps. Mais comme ils jouaient tous leur argent et comme Maroon était loin d'être un as à ce jeu, ce petit plaisir était loin d'être une habitude.

Mais maintenant le verre restait vide. Ca ne servait plus à rien de le remplir puisqu'il ne pouvait plus boire. Il faisait toujours tourner le verre entre ses mains, vestiges d'une époque finie. C'était comme le souvenir d'un membre aujourd'hui amputé. La main démange alors qu'on n'a plus qu'un moignon à la place du coude. Tout ça à cause de cette usine ("qui va m'tuer"). Maintenant, Maroon avait un synthétiseur vocal implanté sur sa gorge. Ce système remplaçait ses cordes vocales brûlées par les gaz toxiques. Mais c'était toute sa gorge qui avait brûlé de l'intérieur. Le chirurgien avait pu rétablir la circulation d'air mais c'était hors de question que les aliments puissent un jour reprendre ce passage. Il ne pouvait donc plus boire ni manger. Il se nourrissait désormais plus que par piqûres. Chez lui étaient maintenant entreposées des boîtes remplies de cartouche nutritives prêtes à être vidées directement dans son sang grâce à son pistolet d'injection. Plus besoin d'ouvrir la bouche ni pour se nourrir, ni pour parler. Mais il n'avait surtout plus la possibilité de boire sa mousse et c'est ça qui rendait la vie de Maroon plus grise. Ce soir là, il avait trouvé quelqu'un à qui parler. Les yeux de son interlocuteur fixaient le vide lointain se prolongeant de l'autre côté du comptoir, mais l'homme semblait tout de même attentif aux paroles de Maroon.

L'haleine empestant l'alcool, le nouvel "ami" de Maroon se retourna vers la scène et chancela sur son siège.

"Vrè qu'les dancheuses sont… sont…pl'tôt pas mal", tenta de répondre la nouvelle oreille de Maroon en se rattrapant avec chance au bord du comptoir.

Il leva son verre devant lui et Maroon trinqua avec son verre vide. L'homme ne sembla pas prêter attention au manque de contenu du verre de son interlocuteur. Celui-ci repris la même posture qu'avant, le regard perdu derrière le comptoir. L'état de cet homme ne perturba pas Maroon qui reprit la conversation.

"Dites, vous z'appelez comment ?"
Le regard vide de l'ivrogne se tourna vers celui qu'on aurait pu prendre pour un ventriloque si son synthétiseur vocal ne ressemblait pas à une grille d'aération usée. Un silence plana quelques secondes entre les deux individus, comme un instant de réflexion.

"Enwart, répondit l'ivrogne avant de lâcher un rôt dont l'odeur aurait fait vomir un des ces gars qui travaillent dans les stations de valorisation des déchets (et qui travaillent sans masque). Quant au bruit effroyable qu'il a produit, si la musique avait été moins forte, tous les habitués du bar auraient été parcourus par un frisson –les murs aussi peut-être- de dégoût.
- Eh bah mon gars, c'lui-là, i'v'nait droit du cœur. Si pour autant qu'le cœur s'trouve si bas. Moi c'est Maroon, mais tous mes potes m'appellent Roon, du moins ceux qu'sont encore en vie.
- , Enwart lui adressa un regard sans expression. Ses yeux étaient noyés dans l'alcool et on pouvait deviner un filet de bave commençant à dégouliner par les commissures de sa bouche.
- Dis mon gars, ch'uis sûr qu'tu t'demandes comment qu'j'ai eu c'machin, dit Roon en pointant son synthétiseur avec son pouce. Enwart pencha la tête en avant et Roon pris ça pour un oui. Bien entendu, il ne serait jamais dis que le hochement de tête de son nouvel ami n'était pas volontaire et qu'il n'avait juste plus la force de la garder droite après autant d'alcool ingurgité. Bouges pas. Tu vas voir, c'est pas joyeux c't'histoire…


A suivre...
Prochain chapitre : Le comment du pourquoi. La réciproque est vraie aussi.
 
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Melak
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 MessagePosté le: Jeu 21 Juin 2007, 20:08    Sujet du message: Répondre en citant Back to top

Le comment du pourquoi. La réciproque est vraie aussi.

Le soleil brillait dans le ciel bleu mais néanmoins artificiel de Rescapia-5. Des enfants de diverses races jouaient dans les jardins publics où la végétation était presque luxuriante. Cependant, aucun vent ne faisait bouger les feuilles des arbres. Pas même une petite brise chaude. Les étudiants flânaient dans le secteur universitaire. On pouvait lire sur l'arche à l'entrée du secteur : Université de Rescapia-5 gravé dans la roche. Non loin on voyait des panneaux sur lesquels était inscrit : La deuxième plus grande université de Rescapia, après celle de Rescapia-1. Mais peu importe si Rescapia-1 avait la plus grande université de la planète, elle se trouvait aux antipodes de celle-ci.

Soudain, un bruit sourd se fit entendre dans les airs. Tout le monde leva la tête au ciel et ceux qui étaient dans les bâtiments accoururent aux fenêtres pour savoir ce qu'il se tramait. Les cieux avaient virés au vert, avec des marbrures rougeâtres par endroit. A ce moment, personne n'aurait été capable de dire si le virement de couleur du ciel artificiel était plus impressionnant que le vaisseau qui survolait le dôme protégeant la ville. Ce vaisseau était aussi long que le dôme. Il aurait probablement fait nuit dans la ville si la lumière n'avait pas été complètement artificielle. A cause de sa grande taille, les habitants de Rescapia voyaient surtout le dessous du navire flottant au dessus de la ville. Mais quel dessous aussi. Un travail d'artiste avait été réalisé sur le ventre du vaisseau.
Un assemblage de plaques métalliques de soudures, de peintures, de gravures immenses à faire pâlir certaines pièces de musée. Le dessin réalisé avec tout cela était facilement reconnaissable. C'était un immense marteau, réalisé sur toute la longueur du vaisseau. Un marteau à la tête couleur, au manche en thorium et une grande poignée pour le tenir à deux mains. La représentation était si bien réalisée qu'on aurait vraiment cru que la poignée de l'arme était entourée de cuir rouge sang alterné avec du tissu vert. Sur le manche du marteau était gravé en lettres gigantesques "Dévotion". Etait-ce le nom du marteau ? Le nom du vaisseau ? Un ordre à suivre ? Tout le monde allait sans doute bien le savoir. Alors que la population de Rescapia-5 regardait le vaisseau à travers le ciel vert marbré de rouge, une même image traversa l'esprit de chacun. Un homme. Une personne. Non. Plutôt une forme, qui semblait tendre une main vers vous en vous disant lentement "Suis la voie de l'Illumination. La Dévotion sera ta Rédemption." A cause de cette pensée commune, personne ne pût voir une navette bien plus petite que l'immense vaisseau traverser le dôme et venir se poser au milieu de la ville, puis repartir, allégée de ses occupants. Aucun ne pourra donc décrire la navette comme le vaisseau le sera dans des écrits prochains sur ces évènements.
Alors que chaque personne reprenait conscience de son environnement, l'air interloqué, les trois personnes issues de la navette se positionnèrent de façon à former un triangle, chacun représentant un sommet regardant la ville. Il y avait deux hommes et une femme. Tous se ressemblaient. Ils avaient les cheveux arrivant aux épaules, lisses, d'un gris argenté, leurs yeux étaient d'un bleu glacial, leur peau assez claire et dénuée de rides et les hommes n'avaient ni barbe ni moustache. Leurs vêtements étaient aussi identiques et se résumaient à une bure violet pastel, partiellement recouverte d'une toge vert clair passant sur leur épaule gauche, entourant leurs tailles et retombant jusqu'au milieu de leurs tibias. Les bures avaient aussi une capuche alors rabattue dans le dos. Sur le col de la bure et le contour de la capuche étaient brodées de fils d'or des écritures saintes. Les mêmes fils avaient été utilisés pour dessiner un marteau sur la partie haute de la bure. Leurs pieds étaient chaussés de bottes en cuir de qualité. Au bout de leurs bras droit tendus, chacun tenait un long bâton devant lui. Les bâtons étaient tous identiques aussi, faits de bois blanc, bien droit, avec une pierre violette, de la taille d'une main fermée, incrustée au bout. Sur le manche avait été réalisée une poignée identique à celle du marteau représenté sur le vaisseau.

Alors que tout le monde semblait subjugué par ces trois individus, une voix retentit, comme sortant de la tête des trois bâtons.

"La Dévotion est notre vaisseau. La Dévotion est notre voie à tous. La Dévotion nous guide et nous mène à travers le néant de l'espace et de l'ignorance. Vouez une dévotion aveugle en l'Exilé et vous ne serez plus jamais perdus. Accordez votre dévotion au Culte et l'Illumination vous atteindra. Ne restez pas sourds aux saintes paroles. L'Exilé est omniscient. L'Exilé est omniprésent et voit tout.
Le Marteau est notre arme. Par sa puissance nous chasserons les ennemis de l'Exilé. Par sa force nous punirons les hérétiques au Culte. Par sa grandeur nous châtierons les impies. Par sa majesté il nous représentera aux yeux des dévots.
Nous sommes l'Inquisiteur Melak. Inquisiteur du Culte, serviteur et dévot de L'Exilé.
Ce système est sous la souveraineté de l'Exilé et sous la gérance de notre personne.

Loué soit l'Exilé.
La voix résonnante se tût, laissant coi les habitants de Rescapia-5.

- Loué soit l'Exilé, reprirent les trois nouveaux arrivants d'une voix portant aussi loin que le dôme allait. Nous sommes des prêcheurs. Notre mission est de vous montrer la juste voie de la Dévotion.
Loué sois l'Exilé.
Ce système a été baptisé Vae, cette ville Prius, et vous serez accepté en tant Vaeien seulement lorsque vous aurez été reconnus en tant que dévots du Culte. La Dévotion est La voie. Le Culte est La loi. L'Illumination est La récompense. Nous serons justes envers ceux qui ouvriront les yeux. Nous serons cléments envers ceux qui se repentiront de leurs erreurs. Nous serons sans merci envers les hérétiques.
Loué sois l'Exilé.
Acceptez les préceptes du Culte. Votre monde a été choisi. Rien ne sert de tenter de nous chasser, la colère de l'Exilé n'en serait que plus grande, son courroux plus terrible et votre châtiment plus dur.
Loué sois l'Exilé.
"

A ce moment, une barge atterrit non loin des prêcheurs, et d'elle en sortirent deux grosses escouades de fantassins lourdement armés. Les soldats se mirent en formation organisée devant la barge. Aucun acte hostile ni agressif ne fut entrepris. Ni d'un côté ni de l'autre.


A suivre...
Prochain chapitre : L'enfer, c'est Rescapia-4.
 
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Melak
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 MessagePosté le: Ven 22 Juin 2007, 12:01    Sujet du message: Répondre en citant Back to top

L'enfer, c'est Rescapia-4.

Au commencement, les choses étaient identiques à Rescapia-4 par rapport à Rescapia-5 qui se trouvait à plusieurs milles d'ici. Cependant, cette ville était plus tournée vers l'industrie et les usines étaient bien plus nombreuses que les espaces verts. Par corrélation, on peut en déduire que cette cité était surtout peuplée d'ouvriers vivant dans la pauvreté et la précarité. Cependant, une partie du dôme était une zone militaire dans laquelle les activités restaient secrètes et bien gardées.
C'était le milieu de l'après-midi, le Cascada Denk était quasiment vide et son enseigne était fatiguée de clignoter depuis tant d'années. Personne ne jouait ou dansait sur l'estrade et le barman s'attelait à nettoyer tous ses verres tandis qu'un alcoolique notoire du nom de Enwart –prénommé ainsi par sa charmante tante qui fut sa mère porteuse car sa mère, la vraie, n'avait plus d'utérus à cause des produits chimiques qu'elle manipulait à longueur de journée et qui ont fini par la tuer avant la naissance de son fils- dormait avachi sur le comptoir.
Le milieu de l'après-midi. Ca voulait dire "plus que trois heures de boulot" pour Wirt et Maroon qui travaillaient en équipe. Enfin, surtout pour Maroon, car ce soir Wirt allait sortir de l'usine les pieds devant, mais ça, il ne le savait pas encore. Les ouvriers de l'usine où travaillaient Wirt et Maroon n'entendirent pas le claquement dans l'air et ne virent pas non plus le changement de couleur du ciel. Un immense vaisseau apparût au-dessus du dôme et, comme sur Rescapia-5, personne ne remarqua que c'était un hologramme. En effet, il serait dangereux pour un vaisseau de cette taille de traverser l'atmosphère d'une planète et de se rapprocher si près du sol. Mais ébahis, personne n'avait tenu de tel jugement. Peu après, une navette vint déposer trois prêcheurs au milieu de la ville et de ses bars. Au même instant que dans la ville voisine, une voix raisonnante se fit entendre.

Dans l'usine de Maroon, un murmure se faisait entendre mais personne n'y porta vraiment attention. Le bruit des machines couvrait la plupart des mots et les oreillettes de protection des ouvriers étouffaient les autres.

- Loué sois l'Exilé.

Le discours de l'Inquisiteur à peine fini, plusieurs escouades de militaires arrivèrent par les airs ou par les routes au lieu d'atterrissage des prêcheurs. Ces derniers commencèrent leur présentation comme sur Rescapia-5.

- Loué soit l'Exilé, entonnèrent les trois prêcheurs d'une voix commune. Nous sommes des prêcheurs. Notre mission est de vous montrer la juste voie de la Dévotion.
Loué sois …
- Identité ! Raison de l'intrusion !
cria un des militaires qui tenait en joue un prêcheur.
- …l'Exilé
, continuèrent les prêcheurs dont les voix couvraient celle du militaire.
Ce système a été baptisé Vae, cette…
- La ferme ! Identité et raison de l'atterrissage !
- … ville Nevea, et vous serez accepté en tant Vaeien seulement lorsque vous aurez été reconnus en tant que dévots du Culte. La…
- Vous êtes en état d'arrestation pour violation d'un espace aérien soumis à autorisation et pour refus d'obtempérer !
- … Dévotion est La voie. Le Culte est La loi. L'Illumination est La récompense. Nous serons justes envers ceux qui ouvriront les yeux.


C'est alors que quatre militaires s'approchèrent prudemment des prêcheurs pour les mettre hors d'état de nuire le plus doucement possible.

- Nous serons cléments envers ceux qui se repentiront de leurs erreurs.

Quand les soldats furent à quelques pas des Dévots, l'un des prêcheurs ferma les yeux, tendit la main gauche. Au même instant, les quatre militaires s'enflammèrent et leurs cadavres carbonisés tombèrent peu après sur le sol. Leurs os encore fumant jonchaient maintenant le no man's land séparant les soldats des prêcheurs.

- Nous serons sans merci envers les hérétiques.
Loué sois l'Exilé.


L'un des soldats donna aux autres l'ordre de faire feu à volonté, ce que tous firent sans attendre. Mais les rayons de blaster furent arrêtés par un bouclier énergétique qui venait d'apparaître autour des trois dévots et qui englobait tout le no man's land. Ce champ de protection violet pâle était produit par la barge qui venait de se positionner en vol stationnaire à quelques mètres au-dessus de la zone.

- Acceptez les préceptes du Culte. Votre monde a été choisi. Rien ne sert de tenter de nous chasser, la colère de l'Exilé n'en serait que plus grande, son courroux plus terrible et votre châtiment plus dur.

De la barge sortirent cinq escouades de soldats du Culte portant l'insigne du Marteau sur leurs plastrons. Ils étaient armés de fusils blaster automatiques mais l'un deux portait un grand marteau dans sa main droite, accompagné du pistolet dans la gauche. Il n'était pas vraiment vêtu comme les autres et son armure était partiellement couverte d'un drap. Des écritures saintes étaient gravées un peu partout sur son plastron et les avant-bras de son armure. Alors que ses escouades se mettaient en formation, le moine guerrier s'avança aux devants de ses soldats, brandit son marteau, duquel semblaient s'échapper des étincelles, et cria en même temps que les prêcheurs.

- Loué sois l'Exilé !

A part les prêcheurs qui restèrent à leur point d'arrivée, tous les serviteurs de l'Inquisiteur commencèrent à traverser le no man's land, protégés par le bouclier. C'est alors qu'une roquette fila au-dessus d'eux pour venir exploser sur les réacteurs d'appoint de la barge. Le vol stationnaire de celle-ci en fut compromis et elle entama une chute rapide vers le sol. Deux prêcheurs moururent broyés sous la navette qui s'écrasa dans un fracas de pièces métalliques se déformant sous le poids du vaisseau accompagné de l'explosion de la cellule énergétique de ce dernier. Le troisième qui avait mystérieusement survécu à l'explosion juste derrière lui, resta stoïque devant la mort brutale de ses deux acolytes. Celui-ci finit par attraper son bâton à deux mains tout en le tenant droit debout devant lui. Il baissa la tête et tomba dans une sorte de transe.

Le combat faisait rage dans la zone. Les Dévots avaient cherché des couverts et tentaient maintenant une stratégie d'approche. Le moine guerrier, qui avait rengainé son pistolet, avançait à découvert, tenant son marteau collé sur son torse. La plupart des tirs de blaster qui l'atteignaient semblaient ricocher sur lui. Quatre barges aux symboles de l'Inquisiteur passèrent au-dessus du champ de bataille en produisant un bruit assourdissant. Trois d'elles se dirigèrent vers la zone militaire tandis que l'une s'en allait en direction des usines.
Alors qu'il n'était plus qu'à quelques pas du premier rang des forces défensives, le moine guerrier commença à lever son marteau flamboyant au-dessus de sa tête en marmonnant.

- Avec ce Marteau, symbole de l'Inquisiteur, je te châtie, impie. Que l'hérétique que tu es ouvre enfin les yeux et soit illuminé par les préceptes du Culte. Que ton âme impure trouve le chemin de l'exil en dehors de son enveloppe charnelle. Je te donne maintenant l'éternité pour trouver la rédemption.

Malgré le bruit environnant dû aux combats intenses et le brouhaha produit par les blasters, les paroles du moine avaient été entendues et comprises de tous. Soudain, de toute sa force, il frappa le sol de son marteau juste devant les premiers tireurs. Une onde de choc impressionnante en émana et fit valdinguer la moitié d'une escouade. Le moine guerrier se redressa jetant un regard sur tous les défenseurs. Il pouvait lire la peur dans les yeux de certains, le doute dans d'autres, néanmoins, le serviteur de l'Exilé savait que le combat n'était pas fini. Tout en continuant de les regarder, le moine parla comme pour les provoquer.

- Loué sois l'Exilé.

Alors, les militaires reprirent les tirs de plus belle, la plupart étant dirigés vers le moine guerrier mais comme lors de son approche, les tirs ne le blessaient pas. Les soldats frappés par l'onde de choc du marteau ne se relevèrent pas mais une autre escouade de défenseurs arriva en hâte. Les Dévots lancèrent une offensive et les tirs de blaster fusaient. Les combattants tombaient des deux côtés mais les adorateurs du Culte avaient l'avantage d'avoir un moine guerrier avec eux. Celui-ci leur assurait presque indéniablement la victoire. Il avançait parmi les militaires en les frappant de son saint marteau. Alors que les défenseurs mourraient soit le crâne ou le torse broyé par le marteau soit transpercé d'un tir de blaster, aucun renfort n'arrivait et leur défaite était plus proche que jamais.

Un flash lumineux accompagné d'un vrombissement marqua le moment de l'explosion d'une des plus grosses usines de la ville ainsi que la chute du dernier défenseur combattant à l'endroit où les prêcheurs avaient atterri.


A suivre...
Chapitre suivant : On étouffe ici.
 
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Melak
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 MessagePosté le: Ven 29 Juin 2007, 17:48    Sujet du message: Répondre en citant Back to top

On étouffe ici.

- Arrivée dans H moins 50 secondes. Descente immédiate obligatoire. Assaut éclair organisé, énumérait une voix électronique.

Les soldats portant l'emblème de l'Inquisiteur attendant le moment de la sortie en vérifiant une dernière fois leur équipement.

- Arrivée dans H moins 10 secondes. Descente immédiate obligatoire. Attendez le signal. Assaut éclair organisé. Restez avec votre groupe ou votre escouade, répétait inlassablement la voix.

La barge n'avançait plus et n'était plus qu'à quelques mètres du sol. Elle entama une descente rapide, les deux portes latérales s'ouvrir et les combattants sautèrent du vaisseau qui se trouvait maintenant en suspension à quelques dizaines de centimètres du sol. Les groupes se formèrent et chacun d'entre eux alla dans une direction particulière. Chaque petite escouade de six soldats devait réaliser son objectif au plus vite en allant rapidement au point indiqué –le plus souvent une usine, sécuriser la voie de retour, s'assurer que rien n'empêcherait l'objectif d'être réalisé, accomplir l'objectif principal –généralement poser des charges explosives à des points stratégiques, et repartir aussi rapidement.
Le groupe X-P4 se dirigeait à pas de course vers une des plus grandes usines de la ville. Les groupes étaient de faibles tailles et peu de précautions étaient prises pendant les déplacements car il n'y avait pas de raison pour que les militaires soient présents dans cette zone. La menace étant faible, la mission devait se réaliser le plus vite possible. Le commandant du groupe X-P4 était un soldat d'élite reconnu, plusieurs fois félicité et récompensé par l'Inquisiteur. C'était donc un honneur pour quiconque de servir sous ses ordres, mais pas autant que d'être au service de l'Exilé et du Culte. Chef de son escouade, il avait les capacités pour être prochainement promu chef d'une unité entière. Cependant, la consécration serait d'être promu moine guerrier, mais on ne passe pas si facilement du rang de soldat à celui de moine guerrier. Pour devenir moine guerrier, il fallait avant tout suivre une formation particulière, chose que ce soldat n'avait pas acquis. Pour continuer son ascension et atteindre ce nouveau grade, il devra rencontrer l'Exilé en personne et être reconnu par celui-ci. Il pourra alors être appelé moine guerrier et être un combattant indépendant représentant la force du Culte et de l'Exilé.

Arrivés à quelques dizaines de mètres de leur objectif, les soldats s'arrêtèrent net suivant l'ordre de leur chef. Deux patrouilles de six soldats chacune avaient été détecté dans la prochaine rue que les dévots devaient croiser. Le commandant venait de donner l'ordre de se mettre à couvert afin de tendre une embuscade aux patrouilles. Mais alors que les serviteurs du Culte se déplaçaient et se trouvaient à environ cent mètres du croisement, l'un d'eux tomba au sol, raide mort. Un tir de sniper venait de lui carbonisé le crâne à l'intérieur même de son casque en ne laissant comme trace apparente qu'un trou du diamètre d'un pouce. Alors, tous les soldats du Culte entendirent la voix du commandant dans leurs casques.

- Sniper ! Procédure d'élimination n° Snip-5 engagée.

C'est alors que l'un des soldats à couvert derrière une benne, après avoir fouillé dans l'équipement qu'il portait à la ceinture, lança un objet au milieu de la rue.
- Lapin lâché, dis le soldat.

Une ou deux seconde après, un autre soldat sortit de derrière la même benne et courut au milieu de la rue, dans la même direction que l'escouade prenait avant de se mettre à couvert. Le soldat courait en zigzag et changeait l'axe de sa course assez souvent, comme pour éviter d'être une cible trop facile.

- Cible repérée, annonça un soldat.

Au même moment, un tir de fusil de sniper se fit entendre, et une décharge de blaster alla percuter le sol après avoir traversé le crâne du coureur. Mais celui-ci n'en fut pas perturber car c'était un hologramme. Un hololeurre, comme ils étaient appelés, destiné à débusquer les snipers en leur offrant une cible presque facile et trop évidente. Pendant que le leurre courait de manière réaliste, deux autres soldats scrutaient les toits et les fenêtres alentour. C'est ce en quoi consistait cette technique d'élimination de sniper. Le tireur avait été pris au piège et il n'eut pas le temps de réaliser qu'il avait tiré sur une image projetée qu'un tir de blaster lui grilla le cerveau. Mais les pas des patrouilles se faisaient déjà entendre et il était temps de changer de position.

Deux des soldats coururent en avant pour entrer dans un bâtiment sur la droite de la rue. La porte était à une vingtaine de mètres de l'angle par lequel arriveraient les deux patrouilles. Un dévot aida un de ses compagnons armé d'un fusil de sniper à monter sur la benne pour s'y coucher et avoir un bon angle de vue sur la rue. Celui qui fit la courte échelle avança un peu dans la rue pour se positionner derrière un tas de débris. Il était entre autre armé d'un lance-grenade. Le commandant resta derrière la benne, prêt à faire feu sur ceux qui se présenteraient au bout de la rue et couvrant les arrières du groupe. On entendait une patrouille arriver au pas de course. L'autre cependant, s'approchait tout en restant à une distance d'une vingtaine de mètres de l'autre escouade d'après les scanners. Sans doute pour corser la difficulté de prendre les deux escouades dans une même embuscade.

Le premier groupe passa l'angle de la rue, tentant d'adopter une stratégie d'approche en se protégeant des couverts, faibles à cet endroit. N'apercevant personne d'autre que le cadavre allongé à une centaine de mètre de leur position, les soldats s'avancèrent prudemment tout en inspectant les fenêtres des bâtiments longeant la rue. Alors qu'ils passaient la porte par laquelle était entré deux dévots, la deuxième patrouille fit son apparition au bout de la rue. Les militaires longeaient le mur formant l'angle. C'est alors qu'un projectile jaillit d'un tas de débris, passa au-dessus de la première patrouille pour venir s'accrocher au mur, un peu dessus des têtes des nouveaux arrivants. Ils eurent à peine le temps de deviner une grenade collante que celle-ci explosa. La déflagration tua net le soldat qui se trouvait juste en-dessous en lui arrachant une partie du crâne. Le mur explosé s'envola en bloc de béton. Un morceau gros comme un roc se dirigea vers un des soldats mis à terre et vint s'écraser sur sa cage thoracique, ne lui laissant aucune chance de survie. Il n'eut pas non plus le temps de pousser un cri, contrairement à un de ses camarades dont le bras gauche avait été arraché par l'explosion, puis, poursuivit par la malchance, qui se retrouva les deux jambes broyées par un tas d'éboulis. Ses cris de douleur firent frémir les deux autres survivants de la patrouille, encore un peu sonnés, qui avaient réussi à sauter assez loin juste avant l'explosion.

Le premier groupe de patrouilleurs s'était retourné pour observer la trajectoire de la grenade, puis ils avaient commencé à se disperser dans toute la largeur de la rue au moment de l'explosion. Mais cela fut vain car l'un d'eux fut assassiner par le dévot tireur d'élite posté sur la benne. Au même moment, une porte s'ouvrit et deux soldats du Culte en sortirent pour pilonner la patrouille de leurs blasters. Le commandant sortit alors de derrière la benne et se mit à tirer lui aussi. La panique empêcha les hommes de la garde de réagir assez vite et le premier groupe fut exterminer en quelques secondes.

Les dévots se regroupèrent alors, examinant les cadavres de la première escouade pour ne pas laisser de survivants, puis ils se dirigèrent vers le second groupe. Les deux survivants qui peinaient à se relever furent vite abattus d'un tir de blaster à bout portant dans la tête

- Route dégagée. Une perte à signaler. On continue la mission, énuméra le commandant.

Le groupe d'assaut se dirigea alors vers la grande usine qui se trouvait deux rues plus loin. Aucune autre difficulté ne fut rencontrée sur la route. Ils arrivèrent à une porte de service sur un côté de l'usine. Le groupe s'arrêta pour écouter leur commandant.

- Rappel de la mission. Détruire l'usine à gaz destinés à la production d'armes chimiques. Objectif principal : poser trois charges explosives dans le bâtiment aux points vus lors du briefing. Sortir, et rejoindre le point de regroupement avant l'explosion. Objectif secondaire : éliminer toute source pouvant compromettre l'explosion d'une charge. Escouade, faites honneur à l'Inquisiteur. Loué sois l'Exilé.
- Loué sois l'Exilé
, reprirent les soldats en chœur.

Les serviteurs de l'Exilé entrèrent dans l'usine se séparant en trois. Deux groupes de deux soldats partirent chacun de leurs côtés, et le commandant décida d'aller poser sa charge seul. Tous les groupes avancèrent sans encombre jusqu'à leurs objectifs. Alors que les trois charges venaient juste d'être posées, le commandant et un des deux autres groupes se dirigèrent vers la sortie. Mais les choses se passèrent différemment pour le dernier groupe. Au moment de partir, un ouvrier arriva et les vit. Un tir de blaster passa à quelques centimètre de son oreille gauche et alla percer une canalisation non loin derrière. Heureusement pour les trois individus, ce tuyau ne transportait que de l'eau sous pression. L'ouvrier retourna en arrière de quelques pas en jurant.

- Z'êtes tarés les gars ! criait Maroon. Non mais tirer dans une usine à gaz ! Faut pas être fini ! Oh ! Z'allez voir si on mitraille dans mon usine !

Alors qu'un des soldats s'approchait doucement de la position de Maroon, celui-ci tourna une vanne et un gaz de couleur jaune sortit d'une conduite sous pression. Le dévot commença à étouffer et finit s'affaler par terre. Le gaz qui l'avait rapidement entouré lui avait brûlé les poumons de l'intérieur. Cependant, la pression était forte et le gaz se répandit plus loin qu'autour du cadavre. L'autre soldat s'éloigna des vapeurs nocives avant qu'elles ne l'atteignent et fuya l'usine aussi rapidement que possible. Quand à Maroon qui était plus proche du cadavre, il tenta de se couvrir le nez et la bouche avec un mouchoir. Cela semblait faire son effet car il n'était toujours pas mort. Ne sachant pas exactement ce que ces soldats faisaient ici, il se dirigea vers une issue de l'usine par méfiance, et dans le doute, il préféra déclencher l'alarme. Il commençait à tousser et à cracher du sang quand il franchit la porte. Au fur et à mesure qu'il s'éloignait de l'usine, il avait de plus en plus de mal à respirer et il n'arrivait plus à se plaindre. Alors que les ouvriers sortaient de l'usine comme des rats fuyant un bateau en feu, l'usine explosa. La puissance l'explosion détruisit les quelques bâtiments qui entouraient la fabrique de gaz toxiques. Seuls quelques ouvriers assez rapides survécurent et Maroon qui fut assez loin s'effondra sur le sol, la respiration faible mais bruyante.

Pendant que les quatre dévots restant se regroupaient dans un lieu calme, les secours arrivèrent sur les lieux. Des brûlures plus ou moins graves, des membres arrachés par l'explosion, voilà ce qu'étaient la plupart des blessures à soigner. Quand à Maroon, le gaz toxique inhalé en petites quantités avait commencé à lui brûler la gorge et il fut emmener au centre hospitalier le plus proche. L'opération de sa gorge se déroula immédiatement après son arrivée. Son cas était assez grave et il en avait été déduit qu'une greffe de synthétiseur vocal remplirait le rôle de ses cordes vocales détruites, une trachée synthétique remplacerait celle brûlée. Par contre, impossible de reconstituer son œsophage et il devrait se nourrir par perfusion toute sa vie restante.


A suivre...
Chapitre suivant : Ô Désespoir !
 
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