Empirium NOVA

[Alricaus]

L’édifice semblait tout juste venu des cieux, comme l’ultime cadeau que l’Amour puisse espérer : un autel à Sa hauteur. Il avait toujours été là, au cœur des montagnes abruptes qui jalonnaient les frontières des différentes régions de ce monde incroyable.
Ces terres étaient apparentées à l’Ensemble, elles s’unifiaient dans leur diversité, l’Harmonie y était parfaite : l’amour comme la haine, la beauté comme la laideur, la joie comme la peine, la violence comme la douceur…

L’édifice semblait tout juste venu des cieux mais il n’en était rien. Il s’agissait d’un temple bouddhiste occupé, depuis toujours disait-on, par quelques religieux adhérants aux anciennes valeurs tibétaines oubliées de tous ou presque.
Ils préparaient la cérémonie depuis de nombreuses lunes déjà, redonnant splendeur et magnificience au sanctuaire sans le priver de l’humilité qui l’habitait et dont l’atmosphère parraissait être imprégnée.
Alena connaissait bien cet environnement paisible et intemporel, elle et TzongKapa se plaisaient à venir se recueillir en ce lieu tout au long de leur relation. Elle venait trouver le Culte à travers la méditation. D’aucuns auraient pu dire qu’il s’agissait là de tromperie et ceux là auraient été dans l’erreur. La jeune femme souhaitait embrasser la religion du Culte au même titre que celle de son mari et elle savait qu’il y avait suffisamment de place pour les deux.

Elle s’y trouvait aujourd’hui comme tant d’autres fois mais le sentiment qui l’animait était d’un ordre tout à fait différent.
Elle venait sublimer son amour par la religion.
Alors qu’elle attendait TzongKapa, son cœur brûlait et ses pensées vagabondaient sous le regard des membres de l’Ensemble, des proches, témoins ou encore demoiselles d’honneur.

[TsongKapa Zangho]

Zangho était maintenant totalement apprêté. Il n’était pas très à l’aise dans cette robe traditionnelle qu’il avait troquée 30 cycles auparavant pour une tenue plus serrée de commandant, mais il savait que les anciens du Synode du Sangha apprécieraient cette marque de retour aux sources. En plus de cela, il avait tenu à porter un katana de parade au côté dont le manche était sculpté d’ambre Ses longs cheveux de jais attachés étaient couverts d’une sorte de chapeau d’origine tibétaine, et il avait laissé pousser ses moustaches en pointe. Cela ne plairait pas à Alena, pensa t’il mécaniquement.
En effet cela faisait maintenant un cycle qu’il n’avait pas vu sa chère et tendre par aucun moyen que ce fut. Leurs affaires, et surtout les préparatifs du mariage les avaient tenus éloignés l’un de l’autre. L’anxiété de TsongKapa redoubla lorsque cette pensée lui traversa l’esprit.
Soudain, deux jeunes bonzes accoururent de chaque côté de Zangho et se placèrent contre la porte massive qui donnait sur le Temple lui-même, où l’attendaient déjà Alena et le moine chargé de la bénédiction. Simple formalité, se dit Zangho pour se rasséréner, nous sommes déjà mariés, il ne s’agit là que d’officialiser notre union aux yeux de l’univers…
Après une interminable attente, les jeunes bonzes poussèrent enfin la porte, pour que TsongKapa Zangho entre dignement dans l’immense pièce encensée.

Alors qu’il avançait vers le centre de la salle, il sentait le sang battre dans ses oreilles. Il se forçait à garder la tête haute, un port altier et sûr de soi, et surtout il évitait de regarder les personnes présentes dans l’assemblée. L’absence comme la présence de certaines d’entre elles auraient sûrement trop affectées son moral.
De toute façon, lorsqu’il discerna enfin Alena proche de l’énorme baie vitrée, il n’eut plus besoin de se mettre des œillères. Elle avait rarement était aussi belle que ce soir.
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Le moment d'être sage est voisin du tombeau.

[L'Exilé]

Aussi présent, le Cardinal portait des vêtements moins froid que d'habitude. Sa toge blanche ornée de striures rouges discrètes lui allait bien.
Il souriait souvent, signe que ce monastère bouddhiste lui plaisait beaucoup.

Il était ici pour bénir cette union au nom de l'Exilé et il savait que ce dernier ferait son apparition à un moment ou un autre mais ce qu'il ferait il n'en saurait rien. Ce serait une réelle surprise.

Sans aucun doute que l'Exilé trouverait quelque chose de spécial pour unir ces deux âmes. Vaérys espérait de tout coeur qu'il n'y aurait jamais de rupture car ne sachant pas ce qui se passerait alors.

Il observa discrètement la future mariée.
Depuis que l'Exilé lui avait parlé elle avait repris confiance en elle et allait de l'avant. C'était un succès assurément même si elle ne s'était pas vraiment converti. le message de l'Exilé avait atteint son coeur et le Cardinal espérait qu'un jour elle cherche plus loin.

L'Exilé nous sourit à tous, il suffit de sourire à l'Exilé.

Soudain le marié fit son entrée, cachant son anxiété dans toute sa dignité.
Il fila vers sa promise comme une abeille vers le miel.
Inutile de préciser qu'il était totalement envoûté.

La cérémonie allait commencer.

"Mes amis, a présent que les futures époux sont arrivés, laisser approcher de l'autel et asseyez vous."

Alors que les invités s'asseyaient, les mariés avançaient tendrement.
On ne peut guère savoir ce qui leur passait dans la tête mais l'imaginer très facilement.

[Naheulbeuk]

Naheulbeuk, dans sa tenue de cérémonie (on pourrait la confondre avec une tenue de combat, car fabriquée entièrement de différents alliages de métal, formant une arabesque enchanteresse de couleures dorées et argentées, avec même un léger reflet d'un vert profond sur certain bords selon la luminosité, formant des motifs alambiqués pouvant donner des migraines épouvantables si on la regardait trop longtemps. Mais le connaisseur en culture nanesque sait qu'un nain ne ferait jamais une bataille avec une tenue aussi coûteuse...), se leva presque (car faisait 3 bonnes têtes de moins que la majorité des invités....) pour voir arriver TsongKappa, dont il n'avait pas eu de nouvelle depuis longtemps, et dont le silence sur les canaux holo-foriques et sur la Space Channel© l'avait beaucoup inquiété. Il s'était cependant rassuré après l'annonce du mariage, pensant que TsongKapa, malgré sa religion, avait dû fêter dignement son enterrement de vie de garçon...
Celui-ci semblait pour le moins nerveux, fait étrange pour quelqu'un d'ordinaire aussi calme...

Faut dire que le rythme cardiaque du nain lui même accélera (légèrement tout de même, on a sa dignité...) en découvrant la (future) mariée...
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Rédacteur en chef sur Space channel©.

[Lero Stratos]

Le Brakiri tatonnait dans le noir depuis maintenant des heures... Ces moines bouddhistes voyaient visiblement la technologie d'une manière lointaine et quand il avait franchit la porte rouge, il n'avait pas pensé se retrouver brutalement là.

"Foutu téléportation, mais où suis-je donc ?" se questionna l'humanoïde, en faisant glisser une main le long de la paroi, en avançant prudemment à chaque pas.

Progressivement, il sentit un léger souffle et sa vision distinguait une lueur fantômatique au fond du couloir... Les Brakiris n'étaient pas supersticieux, sauf pour les Comêtes dont ils ne prononçaient jamais le nom et dont le symbole signifiaient pour eux, mort immédiate et pauvreté pour ses proches, le pire destin qui soit. Pourtant, ces pierres semblaient avoir connu plus d'un Empire, et un vague sentiment d'intemporalité rendait Lero Stratos mal à l'aise.

Soudain, il fut en pleine lumière ! Son pas avait du déclencher une nouvelle téléportation ! La luminosité lui fit mal aux yeux le temps qu'il s'y habitue. Il reconnut la grande salle de mariage, l'assistance receuillie, avec de nombreuses races dont un nain qui se haussait, tant qu'il pouvait, pour ne rien rater de la Cérémonie. Un charismatique Cardinal prononçait des paroles fort sages d'une voix profonde et chaleureuse.

L'esthétique n'avait jamais été son fort et aucun des mariés ne l'émut particulièrement, tous les humains avaient pour lui sensiblement le même visage et il était difficile de les distinguer. Là, les atours et vêtements de cérémonie ne laissaient vraiment aucun doute sur l'identité des futurs époux.

Il prit lentement sa place de témoin en espérant ne point se faire remarquer, heureusement il avait demandé à ne pas être chargé d'une bague... mais en fallait-il une ? Il sentit dans la poche de son manteau un léger renflement. Curieux, il y plongea la main et retira une petite opale de deux ou trois centimètres de diamètre, totalement ronde. Si sa couleur était d'un noir profond, de multiples reflets apparaissaient au moindre mouvement. Il joua discrètement à faire apparaître une par une toutes les teintes de l'arc en ciel, cela lui rappela Brakos, son monde natal, juste après une de ses si rares pluies , objet de fête des jours durant. Il ne put retenir un soupir et croisa un regard désaprobateur.

Le Brakiri Lero Stratos, chef de l'Alliance Eldérienne, se redressa, fit retourner l'Opale Noire au fond de sa poche et se concentra exclusivement sur le bon déroulement de la Cérémonie...

[TsongKapa Zangho]

TsongKapa osa un regard en arrière, curieux de voir comment les invités semblaient être. L'assistance était tout bonnement subjuguée. Et leurs regards allaient vers Alena... Mal à l'aise, Zangho discerna son (ex ?) ami Naheulbeulk baver devant la silhouette de sa femme qui se découpait dans la lumière. Lui jetant un regard noir et grognant légèrement, Tsong ne put cependant pas s'empêcher de penser qu'il n'avait pas pensé à la convoitise qu'Alena allait suscitait...suscitait déjà même !
Soudain son ami le fier Brakiri apparut dans la salle. Quelque peu désorienté, il alla s'asseoir tant bien que mal. Rasséréné par la vue de son témoin et ami, Zangho se retourna vers l'autel.

Profitant de l'ouverture que le cardinal Vaerys avait faite, le lama bouddhiste qui se tenait jusqu’ici discrètement aux côtés du cardinal Vaerys s’avança alors dans la lumière tamisée. Il prit lors la parole d’une voix caverneuse, mais avec un sourire bienveillant en embrassant l’assemblée du regard.

« Vous savez tous, bienheureux membres de la Tenuki, bienveillant commandanté Cascador, proches de nos deux élus, pourquoi nous sommes ici réunis. Mais ma présence peut prêter à confusion, c’est pourquoi je tiens à éclaircir les choses.
Nos deux amants ici présents (il jeta un regard affectueux sur le couple) sont déjà mariés aux yeux du bouddhisme. Aucune cérémonie formelle n’est nécessaire pour cristalliser l’union de deux personnes. A partir du moment où elles vivent ensemble, elles se doivent respect mutuel, compréhension, écoute…
Mon rôle ici n’est pas vital. Simplement, je tenais à donner ma bénédiction pour cette union, qui est passionnée bien que réfléchie, et dont la source, j’en suis sûr, n’est pas prête de se tarir. La dame Alena a gracieusement consentie à cette bénédiction, c’est donc un plaisir pour moi d’attirer sur votre couple la bienveillance du bouddha.

avec un grand sourire, le vieil homme se mit à réciter à haute voix une bénédiction en une langue que Zangho était le seul à comprendre. Cela, d’ailleurs le mis mal à l’aise. Puis le lama appliqua de l’eau safranée sur le front d’Alena et de TsongKapa. Alors, on leur tendit une coupe à fruits remplit de fraises (c’est Zangho qui avait demandé les fraises…autant que la cérémonie soit véritablement agréable), et chacun offrit la nourriture à l’autre, signe de la compassion, de l’amour et de la joie. Puis ils s’offrirent de l’alcool, signe de la sagesse et de la connaissance.
Après quoi une écharpe de soie, dite kata, qui symbolise l'équilibre et la longévité du couple leur fut remise. Elle était de cinq couleurs représentant les cinq éléments. Enfin, le lama plaça autour de leur cou un cordon de bénédiction.
Après cette fastidieuse cérémonie, qui n’avait pas trop ennuyée les convives espérait Zangho, vint enfin le moment fatidique, dont Tsong avait demandé l’ajout : la cérémonie des alliances, suivie du baiser des mariés. Inquiet, le coeur battant le chamade, Zangho vérifia une dernière fois qu'El Cascador et Lero Stratos, ses témoins, ne se tenaient pas trop loin de lui...
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[Naheulbeuk]

Rougissant sur le regard appuyé de TsongKapa, Naheulbeuk baissa les yeux... Pour découvrir qu'il avait un message type "Très urgent" :

Il le lut, blêmi, son visage se raffermit, résigné...

Il ne voulait pas interrompre la cérémonie pour une guerre qui ne concernait pas cette planète où reignait une telle plénitude... Il ne voulait pas gâcher le mariage de l'un de ses plus anciens amis, TsongKapa lui en voudrait à jamais...

Mais il ne pourra pas rester pour reprendre du dessert.
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[TsongKapa Zangho]

Zangho pris une profonde respiration pour calmer ses battements de cœur, et se tourna résolument vers le commandanté El Cascador. Celui ci s'avança alors, et tendit le coussins de pourpre sur lequel étaient posées les alliances.
Les alliances... Cette cérémonie n'avait rien à voir ni avec le Culte ni avec le bouddhisme, mais Zangho avait trouvée amusante cette pratique d'une autre religion, chrétienne si ses souvenirs étaient bons... Du moins il AVAIT TROUVE cela amusant. Maintenant qu'il devait accomplir ce rituel, c'était une autre affaire.
Il se retourna vers Alena qui attendait patiemment, apparemment moins nerveuse que lui...et son regard fut fixe pendant un moment.
Ses cheveux bruns, fins et lisses, qui lui tombaient en cascade sur les épaules, encadrant son magnifique visage, son nez aquilin, ses yeux bleu lagon... En descendant le regard, il admira la robe rouge qu'elle portait, et qui mettait en avant toutes se formes les plus...
Il se focalisa enfin sur la main, la prit dans les siennes, et entreprit de passer l'anneau au doigt le plus fin de la main de sa chère et tendre. Toussotant légèrement, Alena fit un signe de la tête, et Zangho changea l'anneau de doigt. Peu fier de lui, il la regarda enfin dans les yeux, et le regard qu'elle lui rendit le fit frémir.
Oubliant d'attendre le "feu vert" du cardinal, il embrassa les douces lèvres de sa dulcinée, les yeux fermés, son esprit entièrement focalisé sur le plaisir qu'il prenait à ce simple contact symbolique.

Quand il rouvrit les yeux, les convives étaient debout et applaudissaient, certains même se levaient pour venir les féliciter... Naheulbeulk en tête, qui semblait quelque peu préoccupait....
Mais en cette seconde, rien ne semblait pouvoir troubler la joie des nouveaux mariés.
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